De retour en France, avec une bonne connexion internet, nous réécrivons les posts du journal de bord pour les compléter et ajouter les photos réalisées durant le voyage.
Nous avons passé la nuit près des côtes, nous avons quitté le “pack” en remettant le cap au Sud pour atteindre le Raudfjord (point 5 sur la carte)… le fjord rouge mais qui est complètement blanc en cette saison. La neige est sur toutes les terres, la glace sur la mer au fond du fjord, une autre forme de banquise.
Cette nuit sera calme, le Polarfront est arrêté au mouillage et les moteurs sont stoppés (sauf le moteur qui sert à la production de l’électricité à bord). Même au mouillage, les marins se relaient pour veiller sur la passerelle. Il faut surveiller que l’ancre ne bouge pas ou que des icebergs ou des plaques de banquise ne risquent pas de taper dans la coque du bateau.
Au matin, on observe une mère morse et son petit qui sont sur une petite plaque de glace détachée de la banquise. Le lien entre une mère morse et son petit est très fort.
Depuis l’arrivée la veille, on observe une trace qui longe la côte, une large trace… en débarquant on confirme que c’est bien une trace d’ours. Dans la neige fraîche, on ne distingue pas bien les griffes ou les pelotes mais la taille est vraiment très impressionnante. Nous cherchons à déterminer combien d’ours sont passés et dans quel sens mais ce n’est pas évident! Nous sommes attentifs car une rencontre avec l’ours à terre peut vite devenir problématique.
Comme à chaque fois que nous allons à terre, nos guides transportent chacun un fusil qui ne serait utilisé qu’en toute dernière extrémité en cas de rencontre problématique avec un ours.
Pour terminer la sortie de la matinée, on se rapproche de la banquise du fond du fjord, la glace côtière. Elle nous paraît suffisamment solide. Nous débarquons tous et nous faisons nos premiers pas sur la banquise! La mer est très calme mais on voit tout de même la plateforme de glace onduler légèrement au rythme de la houle.
Nous profitons de ce moment sur la banquise pour « écouter le silence ». En absence de vent, il n’y a aucun bruit sur cette terre complètement gelée.
Pendant le repas de midi, le bateau reprend sa route pour visiter le fjord voisin : le Woodfjord (points 6 et 7 sur la carte). C’est dans ce fjord que se jette le glacier de Monaco. Toutes ces terres ont été découvertes et explorées par le prince Albert Ier de Monaco. La péninsule principale porte d’ailleurs son nom.
Pour en savoir plus sur les explorateurs du Svalbard, nos ressources, niveau primaire ou collège.
Nous profitons de ce transfert dans des conditions météorologiques calmes pour interviewer Mathieu, le second capitaine de quart, qui nous présente les différents instruments de navigation utilisés sur Polarfront. Il nous explique notamment toutes les solutions de secours qui existent sur le bateau en cas de défaillance d’un appareil. Les redondances sont nombreuses, c’est plutôt rassurant.
En arrivant dans le fjord, le vent tombe complètement et c’est sur une mer totalement lisse que le bateau progresse. Vers le fond du fjord, le navire avance entouré de plaques de glace de formes géométriques. Les lumières du soir sont extraordinaires, l’ambiance est surnaturelle. Les montagnes totalement enneigées se reflètent sur la mer. De nombreux morses se prélassent sur les blocs de banquises. Nous observons ici aussi des traces d’ours qui longent le bord de mer.
En fin de journée, nous effectuons une petite randonnée en raquette dans la neige profonde. Nous observons des rennes.
Position 79°69N 14°01
Température de l’air : -4,9°
Température de l’eau : 0,5°
Merci à Latitude blanche d'avoir rendu possible cette résidence pédagogique.
Toutes les images: Passagers des sciences.
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