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Passagers des sciences

Portrait de chercheuse: Françoise Amélineau

Françoise Amélineau est biologiste, elle est basée à Tromsø en Norvège. Voici son portrait en 3 questions. Françoise est partenaire du projet, vous pouvez lui poser toutes vos questions sur les oiseaux marins et en particulier leurs migrations sur le forum. On lui transmettra et on ramène les réponses en vidéo!

Pour travailler en amont en classe sur les espèces et l'écosystème arctique, visitez la rubrique Ressources.

Françoise avec un mergule nain

Qu’est-ce qui vous a donné envie de devenir scientifique ?

C’est venu au cours de mes études en biologie. Je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire plus tard ni en quoi consistait le métier de chercheur. En licence, j’ai réalisé que cela m’ennuyait de travailler au laboratoire sur des modèles d’études tellement petits qu’on ne les voit pas. Pour mon premier stage, j’ai donc choisi un sujet en écologie : du suivi d’oiseaux par radiotracking*. J’ai passé deux mois dehors à étudier le déplacement de passereaux en banlieue parisienne. Cela m’a beaucoup plu. J’ai ensuite réalisé qu’en me spécialisant sur les oiseaux marins, cela me permettrait de candidater aux hivernages dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises, chose qui me fascinait étant adolescente, mais que je ne pensais pas pouvoir réaliser un jour. Après des stages de master sur les oiseaux marins, j’ai eu la chance de faire un hivernage en Antarctique, puis j’ai continué avec une thèse, des contrats d’attachée temporaire d’enseignement et de recherche, et un postdoctorat.


Quel est votre thème de recherche principal en ce moment ?

Je travaille sur l’écologie des oiseaux marins. En ce moment, je travaille sur la migration de six espèces de l’Atlantique Nord (le macareux moine, le mergule nain, le guillemot de Brünnich, le guillemot de Troil, la mouette tridactyle et le fulmar boreal) au sein du projet Seatrack (site en anglais). J’analyse des trajets obtenus par des géolocateurs, de petits appareils attachés à une bague qui enregistrent la lumière, ce qui permet de connaitre la position de l’oiseau (avec l’heure du lever et du coucher du soleil), ainsi que l’immersion dans l’eau de mer, ce qui nous informe sur leur comportement. Je regarde quelles sont les routes empruntées par les oiseaux, quel comportement ils ont pendant la migration, et comment ils utilisent les vents lors de leurs déplacements. Ces enregistreurs de lumière détectent aussi des lumières artificielles pendant la nuit. Avec un stagiaire, nous avons ainsi quantifié les interactions entre les fulmars boréaux et les bateaux de pêche pendant l’hiver.

Qu’est-ce qui vous plait dans votre métier de chercheuse ?

Beaucoup de choses! J’aime apprendre en permanence, analyser les données que l’on récolte. J’aime travailler à une échelle internationale: je travaille avec des chercheurs de différents pays. Et surtout, j’aime être sur le terrain, passer de longues heures à observer les oiseaux et les attraper pour les équiper d’enregistreurs miniatures. Mon travail m’a permis de beaucoup voyager et de visiter des endroits assez inaccessibles.


Les 6 espèces d'oiseaux marins sur lesquelles travaille Françoise. De gauche à droite et de haut en bas: Fulmar boréal (Andreas Trepte/wikimedia commons), Guillemot de Brunnich (Sowl Arts), Guillemot de Troïl (Ómar Runólfsson), Macareux moine (P. Commenville), Mouette tridactyle (St Louis Julie), Mergule nain (AWeith/wikimedia commons).


* Le radiotracking est le nom donné aux systèmes de suivi ou de repérage à distance d'un animal équipé d'un émetteur radio (source).




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