De retour en France, avec une bonne connexion internet, nous réécrivons les posts du journal de bord pour les compléter et ajouter les photos réalisées durant le voyage.
On se réveille très tôt, vers 5h30 et surprise il fait grand beau !
Le soleil est déjà haut, c’est la période où il n’y a plus de nuit. On sort sur le pont pour admirer l’entrée dans la baie du roi, entourée de montagnes et de glaciers. Toutes les terres sont couvertes de neige. Le monde qui nous entoure est en deux couleurs : le bleu de la mer et du ciel, le blanc de la neige.
Les fulmars font leur ballet derrière le bateau, on retrouve la grâce des albatros qui sont leurs cousins.
Le bateau traverse des zones couvertes de restes de banquise. Le pilote est obligé de slalomer entre les blocs les plus gros. En milieu de matinée le bateau s’arrête le long de la banquise qui bouche le fond du fjord. La mer est très calme.
La matinée va nous permettre de prendre nos marques, dans cet environnement avec le froid, il faut bien réfléchir à son équipement. Ombline et Raphael, les guides naturalistes nous donnent toutes les règles de sécurité. Les sorties du bateau se font en zodiac et en plus de tous nos vêtements, on s’équipe en plus d’une combinaison et d’un gilet de sauvetage. Ça prend un peu de temps!
C’est notre première sortie !
On observe des guillemots, des mouettes tridactyles, goélands bourgmestre et des eiders à duvet. Et aussi un phoque barbu qui flotte tranquillement sur l’eau calme.
On se rapproche de la banquise du fond de fjord qui fait presque 20cm d’épaisseur… à proximité on peut observer la formation de la glace : des cristaux qui grandissent (comme des aiguilles) puis s’agglomèrent (on appelle cette formation du frasil) pour faire ensuite comme des crêpes de glace… C’est la glace de mer, la banquise en formation.
On admire aussi quelques petits icebergs on s’émerveille de toute la variété de formes et des couleurs, toutes les nuances de bleus et de blanc mais aussi de brun. On s’approche très près et on arrive même à voir la partie immergée.
Les glaciers sont aussi très impressionnants, ils sont recouverts de neige et ont l'air très lisses mais on voit aussi des zones très fracturées et crevassées avec une glace très bleue. Au Svalbard, il y a plus de 1000 glaciers identifiés qui couvrent environ 60% de la surface de l’archipel. On passe devant la base scientifique Corbel de l’IPEV et le glacier “Austre Lovenbreen” qui est suivi par une équipe de glaciologues français. Comme partout en Arctique, les glaciers du Svalbard sont en recul sous l’effet du changement climatique, ils sont les premiers témoins de cette évolution…
Pour en savoir plus: retrouvez notre dossier pédagogique basé sur les travaux des scientifiques ici (collège) ou là (lycée).
L'après-midi, nous nous rendons à terre pour observer des rennes. Ils ont une magnifique fourrure hivernale. A cette période de l’année, seules les femelles ont encore leurs bois. C’est une période difficile pour eux. La nourriture est toujours rare, c’est la fin de l’hiver, ils ont consommé une partie des réserves de graisses qu’ils ont pu faire durant l’été. Avec beaucoup d’obstination, ils raclent la neige avec leurs sabots pour trouver des mousses ou des lichens à manger. Avec le changement climatique, il peut y avoir des épisodes de pluie précoces suivis d’un regel, ce qui est catastrophique pour les rennes: le peu de nourriture est alors piégé dans une gangue de glace inaccessible. Mais ce n’est pas le cas cette année.
Pour en savoir plus: ressources sur la faune du Svalbard
à demain!
Francine et Eric
Position du bateau le 18 avril 2022 : Baie du roi : 78°57N et 12°12E
Merci à Latitude blanche d'avoir rendu possible cette résidence pédagogique.
Toutes les images: Passagers des sciences.
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