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Passagers des sciences

[Journal de bord] Mis à jour - 23 avril - Colonies de mergules nains et renards polaires

Dernière mise à jour : 23 juin 2022

De retour en France, avec une bonne connexion internet, nous réécrivons les posts du journal de bord pour les compléter et ajouter les photos réalisées durant le voyage.

Nous nous réveillons dans Bellsund (point 12 sur la carte), plus au Sud que notre point de départ de Longyearbyen.

Mergules nains

Le terrain est un peu différent avec une large zone plane en avant d’éboulis et de falaises sombres. Depuis le bateau déjà, on remarque de nombreux rennes disséminés un peu partout. Très vite, on voit aussi des nuées d’oiseaux qui nous survolent, décollent ou arrivent à la falaise… des guillemots de Brunnich (qui volent plutôt en ligne) et surtout des mergules nains (qui volent en groupe).

Images: en haut, Guillemots de Brunnich, en bas, les mergules nains.


Il serait impossible de savoir combien ils sont mais des milliers d’oiseaux vont et viennent en bandes plus ou moins denses. Tous arrivent après l’hiver sur leur colonies de nidification: dans les éboulis du bas, ce sont les mergules, plus haut dans les falaises les guillemots et au plus haut, les mouettes tridactyles. Nous sommes encore tôt dans la saison, les mergules n’ont pas accès à leur nid qui se trouve sous la neige dans les éboulis. Ils doivent se poser dans la neige pour débuter leur parade et repérer leur futur nid.

Et d’où reviennent ces oiseaux? Que font-ils pendant l’hiver? Ce sont ces questions qu’étudie Françoise, retrouvez bientôt les vidéos où elle nous explique son travail (elle est allée étudier ces espèces dans des lieux incroyables, à suivre!).


Nous ne sommes pas les seuls à être attirés par les oiseaux, nous repérons un renard polaire dans les éboulis qui cherche à se faire oublier pour attraper un oiseau. Petite boule de fourrure de couleur ivoire, il est difficile à repérer dans la neige. Puis, nous en observons un deuxième, un troisième! Ils s’approchent de plus en plus près de nous. On se régale de les détailler, leur épaisse fourrure blanche avec sa queue fournie, la petite truffe noire,… on trouve même une carcasse de renne sur lequel l’un d’entre eux vient se nourrir.

On s’approche encore un peu des éboulis et on se retrouve au cœur des essaims d’oiseaux et de leur chant, qui sonne comme un rire un peu démoniaque. Les mergules se déplacent en grappe, décollant ou atterrissant en groupe compact. Fermez les yeux et écoutez! Ces minuscules oiseaux de l'Arctique sont fascinants, ils font à peine 150 grammes!

L’après-midi, on traverse la baie pour rejoindre la rive Sud (point 13 sur la carte) où se trouvent quelques cabanes, traces d’un passé minier. C’est le lieu où des personnes ont hiverné pour la première fois au Svalbard (en 1630). Au cours de l’excursion nous observons un lagopède dans sa tenue hivernale immaculée. C’est l’un des seuls oiseaux qui reste toute l’année sur l’archipel. Il est difficile à repérer. On le trouve parfois grâce à son chant très caractéristique. Avec les jumelles, on peut distinguer la bande rouge qu’il a au niveau de l'œil.

Lagopède du Svalbard

Une grande partie de ces animaux qui restent toute l’année au Svalbard revêtent en hiver une tenue de couleur blanche ou ivoire. Il est donc difficile de les repérer. Heureusement, nos guides et Guillaume un naturaliste qui voyage avec nous les repèrent et nous apprennent à exercer notre regard pour les trouver. Les jumelles sont alors indispensables.


En rentrant sur le bateau, nous échangeons avec Doriane qui travaille sur Polarfront comme hôtesse pour les passagers mais qui a aussi la qualification pour être matelot. Elle a d’ailleurs exercé ce métier à bord de bateaux de recherche de l’Ifremer. Un parcours étonnant à retrouver en vidéo très bientôt!

Doriane lorsqu'elle était matelot à bord d'un navire Ifremer

Position : 77°56N 14°56E

Température de l’air : -3,4°

Température de l’eau : 0,6°

Merci à Latitude blanche d'avoir rendu possible cette résidence pédagogique.

Toutes les images: Passagers des sciences.


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